• Les Saveurs (味 wei), représentent une des quatre grandes caractéristiques de notre nourriture selon la Médecine Traditionnelle Chinoise, avec la nature énergétique (froide ou chaude), la couleur/forme, et le tropisme d’action d’un aliment, c’est à dire sur quels organes et structures du corps il agit prioritairement. Chaque organe-entraille, et les fonctions qu’il assure, à une « préférence de saveur » (le doux pour rate/estomac, le piquant pour le poumon… etc.), une appétence particulière, un désir… un esprit de la saveur.

 

  • La saveur représente le gout perçu en bouche et par le nez (odeurs et saveurs retrosternales lorsque nous avalons), mais pas seulement. En diététique chinoise, la notion de (味 wei) est bien plus complexe : doux, piquant, salé, acide et amer, (et leurs assimilés : fade/insipide, umami japonais, âcre, astringent et torréfié/brulé,) assurent par leur équilibre : la nutrition, l’énergie et l’entretien de la vie. La saveur à elle seule nourrit : on parle de « 气味 qi wei » = l’énergie que fournir la saveur, ou plus exactement leur équilibre harmonieux au travers de la cuisine.

On ne se nourrit pas d’aliments,

mais de plats que l’on cuisine.

  • On ne parle pas ici de calories ou de nutriments, ou de quantification de ces éléments constitutifs, mais bien de l’équilibre harmonieux des saveurs de nos repas. Ici, le plaisir nourrit la vie et harmonise le « Shen » (= l’esprit, la conscience de cet équilibre organisé qu’est le vivant).

 

Les aliments sont des éléments régulateurs entre nous et la nature, leurs saveurs représentent un moyen de ressentir, dans notre microcosme, une sorte de conformité avec l’équilibre harmonieux qui existe dans le macrocosme.

 

  • La saveur représente alors la perception sensitive, l’esprit, mais aussi les éléments constitutifs des tissus organiques (ils sont « saveurs »), et ce qui maintient leur fonction. L’homme est constitué de saveurs, qui ont une caractéristique Yin (nourrissent la structure), une caractéristique Yang (assure la fonction), et nourrissent l’esprit. Le doux, par exemple, nourrit les chairs, rate/estomac, assure la fonction même de nutrition et de circulation de l’énergie-saveur dans tout le corps. Le piquant nourrit le poumon maintient la fonction de respiration et agit de concert avec le doux pour diffuer l’énergie … etc. Mais à la différence de la diététique occidentale, l’équilibre de ce « pouvoir des aliments » se fait sur la base des saveurs, donc principalement du goût ! Manger, déguster et cuisiner sont l’art d’entretenir la vie en nous, lorsque tout va bien.

 

Qu’en est-il de la pathologie et de l’immunité en médecine traditionnelle chinoise ?

 

« Weï Qi » l’énergie défensive, selon la MTC, dépend du fonctionnement harmonieux des organes-entrailles, et donc des 5 saveurs qui les nourrissent. Et cette énergie de défense nait dans les intestins. Lorsqu’il y a pathologie, il y a déséquilibre… dans l’assiette et dans le corps-esprit qui incorpore, trop ou trop peu, ces énergies-saveurs de la nature. Santé, alimentation et immunité sont liés. 

L’immunité, est aussi corrélée au poids corporel. Nous sommes par exemple plus exposés au virus en cas de dénutrition, mais aussi d’obésité ! 

Il faudra pour rééquilibrer, peut être réduire le doux (les glucides, la viande…). En effet, quasiment tous les aliments caloriques sont « doux » en diététique chinoise.  Mais bien plus encore : augmenter ce qui fait défaut au travers des couleurs et saveurs manquantes : acide, amer, piquant, salé. Tout cela pour nourrir la structure, la fonction et la conscience du vivant. D’un point de vue pratique cela reviendra à 3 points essentiels à la base de l’immunité et de notre santé :

  • Augmenter la fraicheur et la naturalité des aliments que nous achetons.
  • Diversifier au maximum : couleurs, saveurs, odeurs à chaque repas et chaque jour
  • Cuisinier, en conscience, au travers des épices, aromates, condiments, et légumes rarement consommés. La cuisine est l’art de nourrir la vie et maintenir son équilibre harmonieux par le plaisir de vivre, l’attention portée au goût du vivant.

 

 

Pour les pros : Le surpoids, le froid, la somnolence, la fatigue, les œdèmes ou l’insomnie, témoins d’un affaiblissement immunitaire sont parfois corrélés en MTC au sein d’un syndrome « Yu » d’« entassement énergétique » interne, une plénitude de matière et d’énergie qui ne circule plus, s’accumule et amène à un défaut de fonctionnement de WeiQi. Pourtant l’individu est en excès (d’apport ou d’assimilation) de nourriture et principalement de « doux » qui nourrit les chairs. La pugnacité immunitaire est affaibli par trop ou trop peu de doux ou un déséquilibre de 5 saveurs. Le traitement consistera à harmoniser l’assiette et traiter Wei Qi : cf SEMINAIRE  » GESTION DU POIDS »

Séminaire 1 : GESTION DU POIDS

POIDS, auriculothérapie et diététique chinoise